Depuis sa création il y a presque cinq ans à Martigny (VS), le refuge La Bouche qui rit a pour mission de sauver des animaux de rente maltraités ou destinés à la boucherie. Entretien avec Wendy Pichard, sa fondatrice, qui nous parle du quotidien des pensionnaires et des projets futurs.
Wendy et Abby
Comment le refuge La bouche qui Rit a-t-il vu le jour ?
Wendy Pichard : Le refuge a vu le jour le 14 novembre 2014 sur un coup de tête, ou plutôt un coup de cœur, lors d’une visite sur un site de petites annonces. Deux poulains allaient finir à la boucherie s’ils ne trouvaient pas un nouveau propriétaire. Mon frère est allé les voir dans le Jura et n’a pas pu se résoudre à les laisser là-bas. Nous avons d’abord cherché à placer ces poulains pour leur éviter l’abattoir, mais malheureusement, en hiver, personne ne veut adopter de nouvel équidé. Nous avons alors entrepris de trouver un endroit où nous pourrions emmener Brownie et Cookie, dans l’idée de les replacer ensuite. Une fois le terrain trouvé, nous sommes allés chercher Manouschka, la maman de Brownie et, imaginant que les gens ignoraient que les poulains Franche-Montagnes se mangeaient, nous avons décidé de créer l’association La Bouche qui rit afin de les sensibiliser à cela. Mais l’association s’est bien vite transformée en refuge et les gens ont commencé à nous solliciter de plus en plus pour des chevaux, chèvres, etc.
Manouschka et son poulain Brownie, premiers animaux accueillis au refuge
Nous soignons les animaux et plaçons ceux qui peuvent être placés en famille, ce qui nous permet d’effectuer de nouveaux sauvetages.
D’où arrivent vos pensionnaires et quel futur leur offrez-vous ?
Nos animaux viennent de séquestres sous mandat de l’Office cantonal des Affaires Vétérinaires, de dénonciations, de demandes de gens qui ne peuvent plus les assumer pour des raisons de santé ou de changement drastique de leur situation de vie (divorce, maladie, etc.). Quelques-uns ont même été déposés devant le refuge...
Nous effectuons un check-up médical pour chaque animal qui passe les portes du refuge. Nous les soignons mentalement et physiquement et plaçons ceux qui peuvent être placés en famille, ce qui nous permet d’effectuer de nouveaux sauvetages.
Edmond et Justin
Franky et Rocco
Nicolas (tout à gauche) et sa bande
Raconte-nous une journée-type au refuge...
La journée type commence par un tour de tout le cheptel pour nous assurer que tout le monde soit bien là et aille bien. Nous prodiguons des soins à ceux qui en ont besoin. Puis nous donnons des grains aux chèvres, cochons, moutons et coqs et remplissons leurs rateliers de foin. Nous apportons ensuite du foin aux chevaux et remplissons les filets pour le soir (et le soir pour le matin). Nous nous attelons alors à nettoyer et remplir d’eau tous les abreuvoirs. Nous nettoyons également les abris de tou.te.s et, chaque jour, vidons complètement l’un des abris, que nous remettons au propre avec de la paille toute fraîche. Nous nettoyons encore les crottins des chevaux et les parcs des chèvres, cochons, coqs et moutons. Et tout ceci entrecoupé de gros câlins, brossage et papouilles aux animaux. Le soir, nous refaisons exactement la même chose, mais cela prend un peu moins de temps que le matin !
En ce moment, nous recherchons activement des fonds pour l’achat d’un nouveau terrain.
La Bouche qui Rit récolte actuellement des fonds. Quelle est la situation ?
Oui, nous sommes en recherche permanente de fonds car nous ne sommes pas subventionnés ni aidés par un quelconque organisme. Lors de séquestre, nous avons droit à des indemnités durant quinze jours (à raison de CHF 5.- par cochon et par jour, par exemple). Mais en ce moment, nous recherchons activement des fonds pour l’achat d’un nouveau terrain car le nôtre sera bientôt traversé par une route cantonale qui servira à desservir l’autre route cantonale qui passe aux abords du refuge. Le terrain que nous visons est trois fois plus grand que celui que nous avons en ce moment et surtout beaucoup plus adapté aux divers besoins de chaque espèce. Nous avons besoin de CHF 80’000.- pour son acquisition et avons déjà récolté 24’000.- via le crowdfunding et 36’000.- en promesses de dons.
Justine, Justin et Sang d’Or
Quels événements le refuge a-t-il prévus en 2019 ?
Nous comptons organiser des portes ouvertes au printemps mais nous n’avons pas encore fixé la date. Cet été, aussi nous allons sûrement reprendre les brunchs comme nous le faisions il y a deux ans. Nos événements ont pour but de récolter un peu de sous pour les animaux, mais aussi de rencontrer les gens qui nous suivent et nous soutiennent, à qui nous sommes aussi toujours heureux de présenter nos protégés.
- propos recueillis par CL -
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