La réponse de Vincent Aubry.
Nous avons posé la question à différents acteurs de la cause animale, qui se sont prêtés à cet exercice d’anticipation avec habileté et créativité. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir le récit de Vincent Aubry, activiste animaliste.
2050. Les océans sont vides de vie. La surpêche et l’acidification des eaux due aux rejets des déchets de l’élevage qui n’ont jamais été stoppés ni même encadrés, n’ont fait qu’accroître la surface des zones mortes. Même si l’Occident a progressivement diminué sa consommation de produits d’origine animale, la surpopulation globale en a annulé tout effet sur sa production. Toute la propagande sur l’élevage « éthique », l’apparition d’une panoplie de nouveaux labels (abattu sous contrôle vidéo, abattu sur le lieu d’élevage) a permis à l’industrie de se maintenir sur ces trois dernières décennies dans les pays développés, tout en basculant la majorité de sa production vers l’exportation.
2050. Les océans sont vides de vie. La surpêche et l’acidification des eaux due aux rejets des déchets de l’élevage qui n’ont jamais été stoppés ni même encadrés, n’ont fait qu’accroître la surface des zones mortes.
La lutte animaliste s’est radicalisée, organisée, professionnalisée, mais bien trop tard… Elle n’a pas su prendre en compte la situation d’urgence climatique qui s’ajoutait comme paramètre indissociable du combat pour l’abolition de l’élevage. Le mouvement écologiste radical est devenu un allié, mais beaucoup trop tard également, au moment critique où il a enfin compris que c’est l’élevage qui consommait et gaspillait par exemple les ressources en eau potable, ressource dont on ne peut plus se passer aujourd’hui, et qui a précipité le déclin des pollinisateurs par l’utilisation en grande quantité de pesticides sur les trois quarts des terres agricoles mondiales nécessaires à l’alimentation des bientôt presque 100 milliards d’animaux dits d’élevage présents sur Terre, bien aidé dans ce sens par la complicité des gouvernements qui se sont succédé. La répression de tous-tes ces activistes s’est considérablement durcie, beaucoup ont été emprisonné-e-s, les groupes les plus radicaux, trop isolés, ont été marginalisés puis dissous, ce qui a permis une prise de conscience globale accélérée mais encore une fois trop tardive pour pouvoir amorcer le changement radical nécessaire. Nous avons été incapables d’inverser la tendance.
La lutte animaliste n’a pas su prendre en compte la situation d’urgence climatique qui s’ajoutait comme paramètre indissociable du combat pour l’abolition de l’élevage.
Déconsidéré par son propre mouvement, l’antispécisme n’a jamais pris la place qu’il aurait dû dans notre société. Le niveau de violence et l’échelle à laquelle elle s’exerce dans l’esclavage des animaux de consommation n’a jamais été réalisé, ni par l’opinion publique, ni par les générations d’animalistes qui auraient pu y mettre un terme.
- dossier préparé par CL -
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