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L’expérimentation animale en Suisse

 

La LPA définit l’expérience sur les animaux comme « toute intervention au cours de laquelle des animaux vivants sont utilisés pour :

 

  • vérifier une hypothèse scientifique,

  • vérifier les effets d’une mesure déterminée sur l’animal,

  • tester une substance,

  • prélever ou examiner des cellules, des organes ou des liquides organiques, […]

  • obtenir ou reproduire des organismes étrangers à l’espèce, 

  • l’enseignement, la formation ou la formation continue. »


Les expériences ont donc pour fonction principale de permettre des avancées scientifiques, notamment dans le domaine médical. On examine les effets d’un nouveau médicament sur un organisme vivant afin de connaître les réactions ce celui-ci à la substance injectée, on vérifie que les effets secondaires, s’il y en a, seront supportables par l’être humain ou par l’animal si le médicament est prévu pour la médecine vétérinaire et on teste les modes d’applications afin d’obtenir les meilleurs résultats. L’expérimentation animale est également menée pour former les futurs scientifiques.


Toutes les expériences sont effectuées par des centres de recherche, des universités ou des entreprises pharmaceutiques compétentes, principalement pour s’assurer que le produit en question puisse être commercialisé et vendu de manière fiable et contrôlée. Mais ce n’est pas tout : les biologistes étudient les effets de certaines substances sur le comportement des animaux afin d’en apprendre plus sur certaines espèces et leur vie à l’état sauvage, dans le but de les préserver. D’autres intervenants encore, comme les industriels de l’élevage, font appel à ces tests pour optimiser les méthodes d’élevage, le rendement des animaux ou leur bien-être en captivité.


C’est donc toute une palette de domaines dans lesquels sont injectées annuellement des sommes massives et des quantités encore très élevées d’animaux que l’on appelle les animaux de laboratoire. Qui sont ces individus ? Plus de trois quart des animaux utilisés dans la recherche sont des rongeurs, principalement des souris. On sacrifie également un grand nombre d’oiseaux mais aussi des poissons et, dans une moindre mesure, des mammifères (animaux de compagnie ou de rente). Nous parlerons plus en détails de ces animaux dans l’article Animaux de laboratoire.

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 Les expériences et la législation


Il est intéressant de constater que l’article 10 de la LPA, qui stipule que les méthodes d’élevage « ne doivent pas causer […] des douleurs, des maux, des dommages ou des troubles du comportement », n’est pas appliqué lorsqu’il s’agit d’animaux destinés à l’expérimentation animale. Il en est de même pour l’obligation d’anesthésie locale ou générale à l’occasion d’interventions douloureuses, pour lesquelles les cas d’expérimentation sont effectivement « réservés » (LPA, Art. 16). Il est par ailleurs stipulé que, dans le cadre de l’expérimentation animale, toutes ces interventions doivent être « limitées à l’indispensable » (LPA, Art. 17). Elles restent néanmoins autorisées, sans interdiction absolue. Nous verrons dans l’article Pesée d’intérêts quels sont les critères retenus pour parler de l’indispensabilité d’une intervention. 


Si cette Loi entend protéger la dignité et le bien-être de l’animal, on mesure à quel point les expériences sur les animaux semblent bien loin cette intention. Les intérêts de la science justifieraient-ils de passer outre les questions éthiques ?

 Exigences selon la Loi


Pour qu’une expérience puisse être légalement autorisée et conduite, les chercheurs sont soumis à plusieurs conditions. Tout d’abord, une personne qui souhaite réaliser une expérience sur un ou plusieurs animaux doit être en possession d’une autorisation délivrée par l’autorité cantonale compétente, qui aura au préalable étudié le projet. L’autorisation obtenue est alors limitée dans le temps. De plus, chaque organisme (laboratoire, université) dans lequel sont effectués des tests doit tenir un registre qui répertorie notamment le nombre et le type d’animaux utilisés.

 L’expérimentation au 21e siècle


Aujourd’hui, ce sont encore plus d’un demi-million d’animaux qui sont sacrifiés chaque année en Suisse pour l’expérimentation. Bien que ce chiffre ait massivement diminué entre les premières expériences et le début du siècle, il ne présente depuis près de deux décennies plus de tendance à la baisse pour rester relativement stable.


Même si les avancées scientifiques sont déjà considérables, l’homme ne cesse de vouloir étendre son savoir et, bien qu’il existe de nos jours un éventail d’alternatives exemptes de cruauté, comme la simulation par ordinateur ou la culture de cellules et tissus ex vivo (en dehors de l’organisme vivant), les animaux sont encore fortement plébiscités dans la recherche.

Sarah Lopez

Sources : 

 

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