Les dessous de l’expérimentation animale en Suisse
INVITÉ •Luc Fournier, président de la LSCV (Ligue suisse contre l’expérimentation animale)
Qu’en est-il de l’expérimentation animale en Suisse ? Comment la législation a-t-elle évolué au cours des dernières décennies ? Pourquoi les méthodes alternatives ne sont-elles pas plébiscitées ? Luc Fournier, président de la LSCV (Ligue suisse contre l’expérimentation animale), lève le voile sur la réalité de la recherche et ses véritables enjeux.
Un lapin blessé par des tests de toxicité cutanés et oculaires.
Qu’est-ce qui est concrètement testé sur des animaux en Suisse en 2019 ?
Luc Fournier : À peu près tout ce qu’on peut imaginer. Il y a tout d’abord des tests à finalité médicale. Ceux-ci consistent à explorer un processus biologique pour voir comment se développe une maladie, par exemple. On effectue également des tests à finalité toxicologique. Nous vivons entourés de substances chimiques dont il s’agit d’évaluer le potentiel toxique. On fait ingérer ou on injecte à des groupes d’animaux des composés chimiques, et la dangerosité du produit est évaluée en fonction de la mortalité et des effets secondaires constatés. Ces tests peuvent être effectués en Suisse ou à l’étranger, sur mandat de la Confédération ou de groupes industriels suisses. Bien que le modèle animal soit médiocre et dangereux pour obtenir des informations à finalité humaine, il est toujours autant employé aujourd’hui.
Exemple d’une étude cérébrale effectuée à Zurich sur des oiseaux.
Qu’en est-il des cosmétiques ?
Depuis 2013, la réglementation européenne interdit non seulement de faire des tests sur les animaux pour des produits cosmétiques, mais aussi d’importer de l’étranger ceux qui en ont fait l’objet. On ne parle pas là de produits finis, dont les tests sur les animaux sont interdits depuis 2003, mais des substances qui les composent. En fait, parmi les quelque 80’000 composés chimiques qui permettent de fabriquer des cosmétiques, la quasi-totalité a d’ores et déjà été testée sur des animaux dans les années huitante ou nonante.
En 2017, suite à plusieurs interpellations au Parlement fédéral, la Suisse a adapté sa législation pour l’aligner sur l’interdiction européenne. Une réserve existe cependant, tant au niveau suisse qu’européen, si la substance en question a aussi une finalité médicale. On ne peut donc pas exclure de trouver sur le marché suisse des produits cosmétiques contenant des substances nouvellement testées sur les animaux, si celles-ci l’ont été dans un but médical.
La LSCV a, pendant très longtemps, fait partie du label HSC (pour Humane Cosmetics Standards, aussi appelé Leaping Bunny), dont elle a suivi la révision des conditions d’octroi. Malheureusement, contrairement à ce qui avait été convenu, ce label autorise toujours certains tests, notamment sur des insectes, ce qui est pour nous contradictoire avec la démarche initiale d’un label qui se veut totalement éthique. Un second problème est apparu lorsque la Chine a rendu obligatoire les tests sur animaux pour tous les cosmétiques importés sur son territoire, obligeant ainsi les marques labellisées HCS à s’y soumettre si elles voulaient continuer à y commercialiser leurs produits. Body Shop ou l’Occitane en Provence, pour citer les plus connues, étaient concernées par ce problème. Pour continuer à être labellisées, nous avons demandé à ces marques de se retirer du marché chinois. Certaines ont refusé, pour des questions commerciales. La logique aurait voulu que le label HCS leur soit retiré. Or, cela n’a pas été systématiquement le cas, probablement pour des questions financières. Suite à cela, la LSCV s’est logiquement retirée de la gestion du label HCS. À choisir, ce label reste évidemment mieux que pas de label du tout. Mais cette situation nous rappelle que dans la finalité, aucun label n’est fiable à 100%. Pour s’assurer de l’utilisation de cosmétiques non testés, il faut plutôt privilégier les marques certifiées BIO, puisque les quelques substances chimiques autorisées dans leur composition ne sont plus testées depuis des décennies.
Un visuel réalisé par Fanny Vaucher dans le cadre d’un concours lancé par la LSCV.
Qui sont les individus concernés par l’expérimentation animale en Suisse et combien sont-ils ?
Depuis que la nouvelle législation sur la protection des animaux est entrée en vigueur en 2008, les chiffres sont devenus plus difficiles à analyser. Les statistiques fédérales ne recensent plus uniquement les animaux qui subissent des tests à des fins de recherche médicale ou toxicologique, mais toute utilisation d’un animal qui vise à fournir une information scientifique. Par exemple, si un fabricant d’aliments veut étudier l’efficacité d’un nouveau composé sur des volailles, les animaux faisant partie de ce test seront inclus dans les statistiques. Dans les 600’000 à 700’000 animaux utilisés annuellement en Suisse, on compte donc les animaux expérimentés dans les laboratoires, mais aussi ceux d’élevage et même des animaux de compagnie, comme des chats et des chiens, qui suivent un nouveau traitement vétérinaire avec l’accord de leur propriétaire.
Pour y voir plus clair dans les statistiques, on considère que tout ce qui concerne les rongeurs (300’000 à 400’000 animaux) et une large majorité de lapins constitue de l’expérimentation animale pure. De nombreuses études toxicologiques et éco-toxicologiques, pour évaluer la qualité et l’impact des intrants chimiques dans l’eau ou la toxicité de certaines substances, sont également effectuées sur des poissons en bassins, ainsi qu’en génétique pour de la recherche fondamentale. En revanche, une large majorité de volailles et de bovins sont utilisés pour des tests d’affouragement, ou en vue de valider de nouvelles conditions de détention. La moitié des chiens et chats appartiennent à des particuliers. Ils suivent un nouveau traitement vétérinaire ou participent à des études considérées comme non invasives. En ce qui concerne les singes, la moitié est expérimentée dans les laboratoires des Universités de Zürich et Fribourg et par la pharma bâloise. L’autre fait principalement l’objet d’études de comportement dans des parcs animaliers. Concrètement, on estime globalement à environ 500’000 le nombre de mammifères et poissons qui subissent des tests pour la recherche médicale chaque année en Suisse.
Quelles sont les souffrances endurées par les animaux de laboratoire et comment sont-elles évaluées ?
Les souffrances sont qualifiées de contraintes par notre législation. Elles sont classées en quatre gradations par l’Office vétérinaire fédéral (OSAV), qui vont de zéro à trois. La gradation 0 implique qu’il n’y ait pas de contrainte pour l’animal. La gradation 1 signifie des contraintes légères, la 2 des contraintes moyennes et la 3 des contraintes importantes et/ou de longue durée, pouvant entraîner la mort de l’animal.
Ces trois images montrent l’évolution de tumeurs mammaires cancéreuses inoculées à une souris. Aujourd’hui, la loi impose d’arrêter les expériences avant que des douleurs apparaissent, puisqu’on dispose d’outils diagnostiques permettant d’obtenir des résultats significatifs, même à un stade peu avancé de la maladie.
Lorsqu’un chercheur veut effectuer une expérimentation animale, il doit déposer une demande d’autorisation auprès de l’autorité cantonale. Il doit décrire les buts et objectifs de l’expérience, le nombre d’animaux utilisés, les procédures mises en œuvre, la durée de l’expérience et la méthode de mise à mort des animaux. Il doit aussi procéder à ce qu’on appelle une pesée des intérêts. Il s’agit évaluer l’intérêt à effectuer cette recherche (portée éventuelle d’un nouveau traitement, meilleur compréhension d’une maladie, etc.) en regard de la contrainte infligée aux animaux. Les autorisations délivrées ayant une validité de trois ans, les chercheurs doivent transmettre pour la fin de chaque année un rapport intermédiaire. Doivent y être décrits les expériences effectuées, le nombre d’animaux utilisés et si les contraintes subies par les animaux correspondent bien à la gradation estimée de l’expérience. Dans le cas contraire, la gradation peut être revue à la hausse ou à la baisse.
Quel sort est réservé in fine aux animaux de laboratoire ?
Sauf dans de rares cas où certains animaux peuvent être réutilisés, comme des singes, des chiens ou des chats, ils sont tous tués. Les méthodes autorisées de mise à mort sont définies par l’ordonnance sur la protection des animaux, selon l’espèce. Les rongeurs peuvent être décapités ou faire l’objet d’une dislocation cervicale, ce qui peut être considéré comme très cruel. L’animal est plaqué la face contre une table, un stylo est planté sur sa nuque et on lui tire la queue pour rompre sa colonne cervicale. J’ai assisté à des mises à morts ratées qui ont infligé des souffrances terribles aux animaux. Cette méthode de mise à mort n’est actuellement plus autorisée dans certains cantons. La plupart des rongeurs sont aujourd’hui tués par gazage au CO2. Il s’agit d’une mort considérée comme douce, l’animal s’endormant avant de mourir. En réalité, les gazages sont souvent effectués avec des moyens inadaptés. Les animaux sont stressés, agités et mettent du temps avant de perdre connaissance. Chaque laboratoire ou institut dispose de ses propres chambres à gaz et les contrôles sont peu nombreux, ce qui permet toutes sortes de dérives ou de ratés. Les plus gros animaux sont tués par administration d’un produit en injection intraveineuse.
Quelles sont les principales améliorations dont ont bénéficié les animaux de laboratoire dans notre pays au cours des dernières décennies ?
Il y a encore une trentaine d’années, les chercheurs pratiquaient des incisions sous anesthésie après avoir punaisé les pattes des animaux sur des planches. À midi, ils partaient en pause en laissant les animaux dans cette position. Certains se réveillaient dans des souffrances qu’on imagine. À l’époque, tout le monde trouvait ça normal. Depuis, les pratiques ont évolué et une certaine prise de conscience a eu lieu. Des contrôles sont effectués sur les conditions de détention et d’utilisation des animaux. Certains animaliers ou chercheurs dénoncent eux-mêmes des pratiques qui leurs sont insupportables, chose qui était inimaginable il y a trente ans.
Aujourd’hui, on cherche vraiment à réduire la souffrance, mais surtout pour des raisons de communication. Les chercheurs savent que le public accepte de moins en moins les expériences douloureuses sur les animaux. La législation s’est aussi améliorée. Il y a vingt ans, on inoculait des tumeurs qu’on laissait se développer à un stade tel qu’il était fréquent de retrouver des animaux morts dans leur cage. Aujourd’hui, les chercheurs ont souvent l’obligation d’arrêter leur expérience avant même que des douleurs apparaissent, parce qu’ils disposent d’outils diagnostiques qui leur permettent d’obtenir des résultats significatifs, même à un stade peu avancé de la maladie. Les critères d’autorisation sont devenus beaucoup plus restrictifs et contraignants sur l’obligation d’interruption des expériences. Mais la détention et l’utilisation d’animaux reste, selon la loi, compatible avec leur dignité et leur bien-être, et ce quand bien même ils sont privés de leurs droits et besoins fondamentaux comme celui de vivre en liberté.
Luc Fournier sensibilise le public aux méthodes alternatives (stand LSCV à Fribourg, 2018).
Il existe un nombre important de méthodes substitutives, dites alternatives. Pourquoi ne sont-elles pas plébiscitées ?
En Suisse, lorsqu’il existe une méthode pour remplacer des animaux, elle doit être utilisée. C’est une obligation légale. Mais il y a encore beaucoup de cas où ces méthodes n’existent pas, notamment dans le domaine de l’immunologie, où un organisme entier doit être étudié. Il faut alors procéder à un choix. Soit ne pas réaliser l’expérience, à la juste raison que l’étude d’un organisme entier de souris ne fournira d’informations prédictives que pour des souris et qu’il vaut mieux à la place faire appel à plusieurs méthodes substitutives utilisant des données humaines, même si les résultats finaux seront moins complets. Ou alors réaliser l’expérience sur des animaux, tout en sachant que les résultats seront équivalents à jouer à pile ou face au moment où on voudra les extrapoler à l’homme.
Pour le moment, c’est toujours l’expérimentation animale qui est plébiscitée, parce que les chercheurs n’ont pas vraiment le choix : une carrière académique est principalement basée sur la publication de ses résultats. Le chercheur se fiche que ses résultats obtenus sur des animaux soient ou non transposables à l’homme. Le développement des médicaments, c’est principalement l’affaire des pharmas, pas des Hautes écoles. Et c’est là tout le problème. Avec ce système de publications à tout prix, on favorise une recherche qui produit une quantité astronomique de résultats très novateurs en matière de connaissances mais qui, une fois appliqués à l’homme, seront dans beaucoup de cas une succession d’échecs.
L’absence de méthodes de remplacement n’est pas due à l’impossibilité de les développer, mais à une absence de soutien financier. La Confédération et les cantons allouent chaque année des centaines de millions à l’expérimentation animale, contre seulement quelques centaines de milliers de francs au développement de nouvelles méthodes substitutives. Ce qui explique l’absurdité de la situation actuelle : on justifie l’expérimentation animale au motif qu’il n’existe pas encore de méthodes de remplacement, tout en ne soutenant pas leur développement.
Le bio-printing (impression de cellules vivantes, ici d’une oreille) permet aujourd’hui de recréer et remplacer un organe lésé. Cela se fait notamment pour la trachée, suite à un cancer ou un accident. La matrice cellulaire est recréée autour de l’organe artificiel, colonisé par des cellules souches du patient avant de lui être réimplanté.
Durant plus de vingt ans, la Fondation Recherches 3R (pour Reduce, Replace, Refine), seul organisme chargé de soutenir les alternatives, a été dirigée par des partisans de l’expérimentation animale qui se sont surtout efforcés de bloquer toute innovation dans ce domaine. Cette Fondation a heureusement été dissoute l’an passé, grâce à l’intervention de plusieurs conseillères nationales qui ont dénoncé son inefficacité. La Confédération a par la suite annoncé la création d’un centre de compétences de recherche 3R début 2019, doté d’un budget de plusieurs millions. Malheureusement, ce centre est déjà lui aussi parasité par des chercheurs pro expérimentation animale. Au lieu d’être axé sur le développement de nouvelles méthodes de remplacement, ce centre s’oriente sur la formation et la sensibilisation des chercheurs à l’utilisation des méthodes alternatives, ce qui est un vrai problème. Pour qu’un réel changement de paradigme puisse avoir lieu, il faudra avant tout se débarrasser de ces chercheurs qui placent leurs propres intérêts avant celui de la santé publique.
Cet appareil, appelé POP trainer (Pulsating Organ Perfusion) est destiné à la formation des chirurgiens en remplacement des animaux vivants anesthésiés, expérimentés puis tués (on utilise à la place des organes de porcs issus de l’abattoir, perfusés et remis en condition). Il a été financé et diffusé dans les hôpitaux par la LSCV pendant plus de dix ans, jusqu’au milieu des années 2000, lorsque l’apparition d’organes synthétiques permettait d’exclure totalement l’utilisation d’animaux.
La Suisse dispose de l’une des législations les plus restrictives quant au bien-être animal. Qu’en est-il ailleurs dans le monde ?
La Suisse n’est pas très différente des autres pays européens au niveau des dispositions légales. Nos cages sont un peu plus grandes, mais au final, pour les animaux, ça ne change pas grand chose. Ils seront expérimentés et tués. La différence entre la Suisse et les autres pays réside surtout dans le fait que notre loi oblige les cantons qui autorisent des expériences à créer des commissions, dans lesquelles des représentants d’organisations de protection des animaux doivent siéger. Ces commissaires ont la possibilité d’étudier les demandes des chercheurs et de contrôler leurs expériences. Dans beaucoup de cantons, ces protecteurs des animaux sont des pions placés par les autorités pour qu’il ne se passe rien. Mais dans les cantons où ils sont réellement impliqués dans leurs mandats, cela assure au moins que des contrôles soient réellement effectués et les irrégularités dénoncées. Dans beaucoup d’autres pays, des soi-disant comités d’éthique internes aux instituts sont chargés d’évaluer le bien-fondé d’une expérience. Mais ce n’est qu’une vaste fumisterie, puisque ces comités sont composés en majorité de chercheurs et d’employés de ces instituts, dont les conflits d’intérêts sont évidents.
Des images d’animaux gravement blessés à l’Institut Max-Planck ont été diffusées en 2014.
Un cas en Allemagne a mis en lumière le fait que malgré les nouvelles directives européennes sur l’expérimentation animale, qui sont censées mieux protéger les animaux, rien ne change. Un animaliste s’était fait engager en 2014 comme animalier à l’Institut Max-Planck de Tübingen (Allemagne), qui expérimentait 42 singes. Il a filmé des animaux gravement blessés par les interventions chirurgicales. Certains étaient laissés sans soins, alors que les chercheurs et vétérinaires présents étaient au courant du mauvais état de santé des animaux. Suite au scandale provoqué par la diffusion de ces images, l’institut a essayé de décrédibiliser l’animaliste. Mais au final, les mauvais traitements infligés aux animaux ont été confirmés par la justice. Aujourd’hui, ces expériences ont repris sous la direction des mêmes chercheurs, comme s’il ne s’était rien passé. Rien n’a changé au sein de l’institut, si ce n’est qu’il sera probablement à l’avenir plus regardant sur l’engagement de ses animaliers. Les expériences sur les singes continueront de se pratiquer dans ses sous-sols, loin des contrôles et regards extérieurs.
La situation est évidemment encore pire aux Etats-Unis ou en Asie, où il n’existe même pas de législation sérieuse pour encadrer l’expérimentation animale. D’ailleurs, depuis longtemps, les pharmas suisses font exécuter dans leurs filiales de ces pays toutes les expériences sur les animaux douloureuses ou mortelles, qui scandaliseraient ici l’opinion publique.
La fin de l’expérimentation animale est-elle une utopie ?
Non, pas du tout. Je pense que d’ici dix ans, on va se rendre compte que l’expérimentation animale est surtout un énorme gaspillage de ressources et une absurdité scientifique. Durant ces quinze dernières années, malgré l’absence de soutien financier, des progrès incroyables ont été faits dans le développement des méthodes de remplacement. Que ce soit en culture cellulaire et en ingénierie tissulaire humaine, dans la modélisation informatique ou le bio-printing, ces modèles de recherche se révèlent être bien supérieurs aux modèles animaux. La population va bientôt se rendre compte que son intérêt est de soutenir une recherche efficiente en matière de santé publique, pas la poursuite d’études qui ne favorisent que des carrières académiques. Il y aura aussi un intérêt évident à utiliser ces méthodes pour des questions de sécurité sanitaire. Aujourd’hui, on teste préalablement la toxicité des nouveaux médicaments sur des animaux. Mais à un moment, il faut bien passer sur l’homme pour les commercialiser. Et le fait est que plus les médicaments sont distribués à large échelle, plus les cas d’effets secondaires et de mortalité humaine constatés sont importants, ce qui n’avait pas été démontré lors des études prés-cliniques sur animaux. Les actuelles mesures de sécurité sanitaire sont un leurre.
La LSCV mène régulièrement des campagnes contre de grandes marques.
Une initiative a abouti (voir notre article du 17 janvier 2019) et donnera lieu à une votation qui, malgré une intention louable, s’avère problématique. Quels en sont les véritables enjeux ?
Cette initiative a été lancée par un petit groupe de personnes à Saint-Gall. Le titre de l’initiative, qui cible exclusivement l’expérimentation animale, devrait évidemment nous réjouir. Le fait est que le texte de l’initiative ne vise pas que l’interdiction de l’expérimentation animale, mais aussi, par exemple, les études sur des volontaires humains, l’importation de substances testées à l’étranger, etc. Malheureusement, il est à prévoir qu’au moment de la votation, cette initiative, qui aurait pu réunir un grand nombre de soutien, fasse au contraire la quasi-unanimité contre elle. Et c’est un vrai problème, parce que cela va probablement bloquer toute nouvelle action dans ce domaine durant de nombreuses années. Cela étant, la LSCV va naturellement soutenir cette initiative, car le débat public qu’elle provoquera permettra de toute façon de mettre en lumière l’inefficacité de la recherche menée actuellement.
Le site de la LSCV propose plusieurs articles pour en savoir plus (ici et ici).
Propos recueillis par Céline Liberale, mai 2019